Concept/Thème de l'album

Il me semble impératif de tous réfléchir à un thème ou un concept qui régirait l'articulation de l'album, histoire de présenter un produit cohérent, clairement uni dans son message etc...

Au vu de mes premières idées de texte ça tourne quand même pas mal autour de la condition de l'homme dans les nouveaux espaces qu'ils soient technologiques, sociétaux, moraux etc...place bien sûr de plus en plus remise en cause, j'aime pas mal l'idée de déshumanisation, d'hypocrisie collective car on parle de progrès humain et mine de rien on est toujours séparés. Bien sûr toujours en idée de garder une visée positive et de pas tomber dans un pessimisme cliché, c'est pas ce que je suis, c'est pas ce que nous sommes à mon avis.

Ce concept me parle. Y'a peut-être moyen d'intégrer un peu le côté "zapruder" par ce biais-là, sans en faire trop non plus bien évidemment.

Je n'ai pas vraiment proposé de concept hein, juste des thèmes ^^

Que veux tu dire par le coté zapruder?

Juste pour nuancer, ou justement pour empêcher que l'on versât dans le pessimisme redouté : il y a un terme avec lequel je ne suis pas d'accord, c'est "déshumanisation". Pas que la société dans laquelle on vit ailler vers plus d'humanité, mais disons que le suffixe -tion indique un processus. Or je me révolte régulièrement contre l'idée d'un paradis perdu, selon laquelle "c'était mieux avant ma brave dame". Donc précision peut-être linguistiquement réduite (on parlerait d'une société déshumanisée plutôt que d'un processus de déshumanisation), mais qui me semble de taille : je ne veux pas relayer l'idée que aujourd'hui ça pue parce que hier c'était mieux. Non. Si je retire quelque chose de mes lectures et de mes cours d'histoire, c'est qu'aucune société n'a véritablement été "humaine", que la marche vers plus de progrès et plus de liberté n'est qu'une redéfinition des asservissements et pas leur suppression. Les Grecs, dont on vante tant la démocratie, avaient des castes pareilles à celles qu'on décrie tant en Inde. Les Romains également, qui ont tout pompé aux Grecs de toute façon.

Donc pour faire court, je pense qu'il est important d'intégrer à la reflexion (même si ça ne transparaît pas directement dans les textes) l'idée que cette société inhumaine n'est pas le fait des nouveaux espaces techno/socio/moraux : la modalité de l'inhumanité, si l'on veut, découle de ces espaces, mais le principe d'inhumanité, n'est-il pas finalement intrinsèque à toute société humaine, voire à l'homme même ?


Alors après, pour éviter de tomber dans le pessimisme, d'une cette remise en perspective historique est intéressante (puisqu'elle contre l'idée d'un déclin). On peut aussi mettre en avant les nouveaux moyens de contrer cette inhumanité que le modèle social offre - je pense à un We Carry, par ex, qui pourrait être lue aussi comme une façon de transcender l'inhumain par l'art. Ou comme était le texte de Texture, également dans cette veine.


tl, dr : wai vazy les zintélo sa mfé tro chié

Oui, ta précision grammaticale est bienvenue! Pour le coup We Carry va dans ce sens en effet et dans une moindre mesure Lost In Vegas avec ce type fourmi dans la ville. Parler de cette inhumanité innée chez l'Homme c'est intéressant ouais! Plus encore, on peut parler de ce qui reste de positif face à notre nature inhumaine, type l'art ouais, l'amour, le sacrifice de soi etc etc...

A partir de là on peut rebondir sur pas mal de sujets qui vont illustrer la nature paradoxale de l'Homme, et jouer sur l'alternance des ambiances dans les morceaux et dans l'album du coup, pour imager cette dualité. Un morceau pourra être beau face à un truc mad type Doppelgänger.

Le Zapruder dans le sens "société de l'image", de l'évènement, du scandale, du scoop, qui s'intègre bien à ce côté déshumanisation : on ne se demande pas si ca va porter préjudice mais si ca va faire le buzz, d'autant qu'aujourd'hui les moyens de le faire sont énormes et échappent même à notre contrôle.

Tu pourrais donc partir dans un truc à partir de Zapruder, le mec qui par hasard filme un truc qui tournera en boucle encore aujourd'hui, et arriver dans cette même chanson à la notion d'échappement : tout ce que nous faisons, disons, publions, créons, peut même si c'est fait avec de bonnes intentions, être instrumentalisé, utilisé à des fins mauvaises, etc.

C'est un peu basique ce que je dis mais je pense que tu vois.

Faire un morceau là-dessus c'est intéressant ouais!

Dans l'optique de l'image, "Panopticon" je vais la relier au paradoxe qu'on a de toujours hurler contre la surveillance généralisée et de pourtant se mettre toujours plus en spectacle sur le web ou ailleurs hé hé

En fait j'aime pas mal l'idée de paradoxe, faudrait réfléchir autour de ça.